Séance 3. Aladin dans la caverne

Aladin et le magicien marchèrent encore longtemps. Le soir tombait lorsqu’ils arrivèrent dans une étroite vallée entre deux hautes montagnes. Le magicien alluma un feu, y jeta un parfum qu’il avait sur lui et prononça une formule magique. Il y eut une épaisse fumée, la terre trembla un peu et s’ouvrit à cet endroit. Aladin découvrit alors l’entrée d’une caverne, bouchée par une lourde pierre ; il se mit à trembler et tenta de s’enfuir mais le magicien le retint, le gifla si fortement qu’il tomba à terre. Aladin se mit à pleurer.

« Écoute-moi, dit le magicien. Dans cette caverne, il y a un trésor et si tu fais exactement ce que je vais te dire, il sera à toi. Sache qu’il m’est interdit de toucher cette pierre ainsi que de mettre le pied dans la caverne. Alors, soulève-la, toi, et entre ! »

Aladin fit donc ce que le magicien lui demandait.

 » Descends les marches. Tu traverseras trois grandes salles en enfilade ; chacune contient d’énormes vases remplis d’or et d’argent, mais surtout ne touche à rien, tu risquerais de mourir. Au bout de la troisième salle se trouve un jardin aux arbres chargés de fruits merveilleux. Avance jusqu’au fond, un escalier te mènera à une terrasse. Là, tu verras, dans une petite niche une lampe allumée. Prends-la, éteins-la et apporte-la-moi. Au retour, si les fruits du jardin te font envie, tu pourras les cueillir. »

En achevant ces paroles, le magicien africain tira un anneau qu’il avait au doigt et le mit à l’un des doigts d’Aladin en disant que cet anneau le protègerait contre tout ce qui pourrait lui arriver de mal.

« Allez mon enfant, vas-y, nous allons être riches pour toute notre vie. »

Aladin sauta avec légèreté dans la caverne. Il trouva les trois salles dont le magicien africain lui avait fait la description, il ne s’y arrêta pas. Il traversa le jardin, monta sur la terrasse, prit la lampe allumée, l’éteignit, repassa par le jardin. Les arbres étaient tous chargés de fruits extraordinaires de différentes couleurs et d’une grosseur incroyable. Mais quand il s’en approcha, il fut déçu de voir que ce qu’il croyait être de belles poires, des figues, des cerises, des fraises, des abricots…n’en étaient pas.

« Ce ne sont que des boules de verre coloré » se dit-il.

Aladin, qui n’avait jamais vu de pierres précieuses, ne pouvait savoir que les « fruits » blancs étaient des perles, les luisants et transparents, des diamants, les rouges, des rubis, les verts, des émeraudes, les bleus, des turquoises, les violets, des améthystes, les jaunes, des topazes…

Mais comme il trouva que les couleurs étaient belles, il en emplit quand même ses poches jusqu’à ras bord.

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Dehors, le magicien s’impatientait. Il lui cria :  » Dépêche-toi ! Que fais-tu ? »

Aladin ne se pressa pas. Il arriva enfin devant la sortie de la caverne.

« Mon oncle, donnez-moi la main pour m’aider à monter.

– Donne-moi la lampe avant, elle pourrait te gêner.

– Pardonnez-moi, mon oncle, je vous la donnerai dès que je serai monté. »

Aladin avait les poches si pleines qu’il avait peur de perdre les « fruits » qu’il avait ramassés. Alors le magicien entra dans une fureur épouvantable :

 » Puisque tu ne veux pas me donner cette lampe, personne ne l’aura ! »

Il jeta un peu de son parfum sur le feu, qu’il avait eu soin d’entretenir, et à peine eut-il prononcé deux paroles magiques, que la pierre qui servait à boucher l’entrée de la caverne bascula : Aladin était prisonnier !

« Histoire d’Aladin ou la lampe merveilleuse », dans Les Mille et Une Nuits, traduit de l’arabe par A. Galland et adapté par H. Potelet
  1. Où le magicien emmène-t-il Aladin ?
  2. À quels moments utilise-t-il son pouvoir magique ?
  3. Son comportement envers Aladin change-t-il ?
  4. De quelle mission le magicien charge-t-il le jeune garçon ? Que lui promet-il en retour ? Quel objet magique lui donne-t-il ?
  5. Pourquoi Aladin est-il déçu par les fruits du jardin ? Que sont-ils en réalité ? Relève une énumération.
  6. Qu’advient-il d’Aladin à la fin du texte ?

Grammaire pour lire

  1. Relève 6 verbes au mode impératif et donne leur infinitif.
  2. Qui utilise le vouvoiement ? Qui utilise le tutoiement ?
  3. Quelle est la valeur/l’emploi de ce mode (qu’exprime-t-il) ?